Toutes les critiques de Les chats persans

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Energique (montage serré, caméra en mouvement), souvent drôle (voir le personnage pittoresque du producteur), musicalement riche (du rock au jazz en passant par le rap et le folklorique), le film vaut autant pour ce qu'il dégage que pour ce qu'il raconte. Parabole sur l'art comme rempart à l'extrémisme et au sectarisme, Les chat persans, derrière son ton badin, adresse un avertissement solennel à tous les régimes totalitaires : vous pouvez brider la jeunesse, la priver des libertés les plus élémentaires, vous ne pourrez jamais étancher sa soif de vie, de curiosité et d'expérimentations.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    La nuit, ses lumières, son rythme : l'Iran que nous donne à voir "Les chats persans" n'est pas l'Iran du journal télévisé. Parce qu'il existe un Téhéran underground, qui vibre à pleines basses et cymbales derrière les murs recouverts de boites d'oeufs, une ville du dessous animée par une jeunesse assoiffée de liberté qui se nourrit en téléchargeant de la musique sur internet. C'est la très grande force de ce film tourné dans la clandestinité, à la barbe de mollahs, par Ghobadi (...).

  2. Positif
    par Franck Kausch

    (...) la musique y est au départ le prisme où s'exprime l'état d'un pays, si elle est d'abord le matériau d'une enquête réaliste sur la jeunesse à Téhéran aujourd'hui, elle finit par dessiner en creux le périmètre d'un monde rêvé, une utopie collective capable de désavouer les normes sociales.

  3. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Si l'action du film est ancrée dans la réalité iranienne, ce brûlot vitaminé dépasse largement les frontières par son envie communicative de défendre l'art contre tous les empêcheurs de penser en rond.

  4. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    Avec une mise en scène alternant intelligemment naturalisme et esthétisme de clip, Ghobadi signe un grand film musical, romanesque et, bien évidemment, par ricochet, profondément politique. On en sort bouleversé.

  5. Le JDD
    par Alexis Campion

    Tragique et souvent drôle, ce film révèle les rêves brisés, les combats et les espoirs d'une jeunesse néanmoins debout. Au passage, il nous offre la visite d'une capitale vivante et équivoque, à la fois acquise au progrès et soumise aux mollahs. Grande première dans le cinéma iranien, toutes les chansons ici jouées martèlent une immense soif de liberté, un terrible sentiment d'oppression.

  6. Fluctuat
    par Eric Vernay

    Loin d'amoindrir l'impact réaliste du film, l'aspect fictionnel des Chats Persans permet à Ghobadi de poétiser le réel en construisant des personnages attachants comme le manager du couple principal, Hamed. Prolixe et malin, il fait de la contrebande de DVD et de CD, tout en prenant de gros risques pour défendre la scène rock locale, notamment en négociant pour eux des salles de concert clandestines ou des passeports frelatés. Bien que romancée, son histoire respire l'authenticité, à l'image de son théâtral et périlleux numéro de tchatche à base de « je vous le jure sur le Coran je n'ai rien fait », en comparution devant la police.

  7. Nouvel Obs
    par Lucie Calet

    Film sur l’esprit de résistance, "les Chats persans" portent en germe la rébellion qui souffla sur les manifs anti-Ahmadinejad au lendemain de l’élection de juin dernier.

  8. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Film de fiction qui ressemble furieusement à un documentaire, dans lequel des acteurs non professionnels rejouent des épisodes de leur vie, Les Chats persans peut se voir comme une espèce de prologue musical au printemps iranien. Tourné clandestinement, en à peine plus de deux semaines, Les Chats persans doit beaucoup aux motocyclettes qui transportent les héros. Comme elles, le film se faufile dans les rues de Téhéran, amène le spectateur dans les recoins de la ville où des jeunes gens se cachent pour jouer une musique considérée comme un crime. Les vrais moments de grâce du film viennent plutôt de la musique elle-même. On entend beaucoup le rock de Negar et Ashkan, mais aussi un peu de hip-hop, et Ghobadi suggère fortement que, à Téhéran comme ailleurs, la frontière qui sépare les deux genres est la même qui sépare les jeunes intellectuels de leurs contemporains issus des classes populaires.

  9. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Bien moins abouti sur le plan formel que ses précédents essais - et on comprend bien pourquoi - Les chats persans doit être vu comme une œuvre de résistant. Passant du rock indépendant au heavy metal, de la musique traditionnelle au rap persan, l’auteur parvient à nous étonner par l’excellence des groupes présentés et le dynamisme enthousiasmant de ces jeunes au talent phénoménal. Devenant ainsi un témoignage de premier ordre sur l’émergence d’une nouvelle génération qui ne cesse d’ailleurs de manifester dans les rues son mécontentement, Les chats persans est un cri qui vient du fond du cœur et qui transmet au spectateur sa furieuse envie de vivre, ainsi que son malaise grandissant. Ce prix Un certain regard à Cannes en 2009 est donc un film fort à ne surtout pas négliger.

  10. Télérama
    par Cécile Mury

    Coécrit avec la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, Les Chats persans est né de cette colère, de ce désespoir. Tourné à la sauvette, en dix-sept jours, ce film magnifique respire l'urgence : il s'agit de célébrer une génération sacrifiée, à la vitalité et au talent ébouriffants, en dépit des menaces et des brimades...

  11. Paris Match
    par Alain Spira

    En préférant la fiction au documentaire confidentiel, le cinéaste Bahman Ghobadi a réussi à faire exploser son film au dernier Festival de Cannes. Si les comédiens sont tous excellents, Hamed Behdad sort du lot (...). Mais le véritable coup de coeur, ce sont les authentiques talents musicaux que nous fait découvrir ce film miraculeux.

  12. Le Figaro
    par Olivier Nuc

    Traversé par un appétit de vivre contagieux, Les Chats persans trouve le ton juste entre revendication et personnages brossés avec tendresse et empathie.

  13. Technik'art
    par François Grelet

    Le naturalisme cède alors sous les coups de boutoir d'un lyrisme pop, et le film de déployer in fine un optimisme tranquille, comme si sa seule existence était déjà un motif d'espoir.

  14. Les Cahiers du cinéma
    par Jean-Philippe Tessé

    (...) la pauvreté de ses moyens, ses conditions de tournage et surtout l'incroyable manque d'inspiration du cinéaste abiment le tableau : Ghobadi ne fait qu'accumuler sur une trame maigre une série de vues de Téhéran qui font ressembler son film à un clip ringard et fauché.