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Évidemment. À l’heure où les franchises règnent sur Hollywood, où les studios s’amusent à lancer des films dès qu’une appli cartonne ou qu’un dessin animé ronge le crâne des enfants, il devait bien arriver celui-là : Pikachu débarque dans un long-métrage cinéma. Alors autant rassurez d’emblée les inquiets. Vous n’aurez pas besoin d’avoir un tiroir plein de poké balls ou même d’avoir vu les 22 (VINGT-DEUX !) films Pokemon précédents pour prendre un peu de plaisir à cette drôle comédie noire hostée par Ryan Reynolds.
Spoiler alert :on a bien associé Détective Pikachu aux mots « plaisir » et « comédie noire » et Ryan Reynolds.Réalisé par Rob Letterman, le cinéaste de Gang de requins et de Chair de poule, Pokemon Detective Pikachu est basé sur le jeu vidéo éponyme et raconte comment la peluche jaune la plus célèbre du monde (ici doublée par Ryan Reynolds) fait équipe avec le jeune Tom Goodman (Justice Smith) et part enquêter sur la disparition du père du gamin. Leur quête se déploie dans les arcanes de Ryme City, une ville où les hommes et les Pokemon voisinent dans une harmonieuse incompréhension et les emmène sur les traces d’un drôle de complot maléfique. Spielberg n’est pas loin (le papa absent, le feeling Amblin du mélange des genres), Blade Runnernon plus (l’ambiance néo-noir assez réussie) et le film fonctionne à la fois comme un bon buddy movie et comme une comédie SF totalement débridée. Les spectateurs familiers de l’univers Pokemon seront aux anges : depuis l’apparition de Cubone jusqu’aux décors de Ryme City, en passant par les gesticulations gogoles de Ludicolo ou les tirages de langues de Lickitung… le fan service est correctement fait. Pour les autres : imaginez une projection de Roger Rabbit sous acide ou après avoir pris un peu trop de supergrass et vous aurez compris.
Si on voulait jouer les critiques cinéma, on pourrait regretter que la dernière partie se remette sur des rails et perde un peu de son charme innocent. Car c’est ça au fond la carte maîtresse de ce film Pokemon. Jusqu’à la parade finale, PDP, contrairement à la plupart des produits de licence qu’Hollywood usine en rafale, réussit à faire fi de tout cynisme et s’avère authentiquement drôle et agréable, improbable même, multipliant les clins d’œil nostalgiques et semblant être étonné du miracle en train de se produire.