Traditionnellement, les qawwali, concerts cérémonies de musique soufie, sont donnés exclusivement par des hommes. Abida Parveen, née en 1954 dans le Sindh (Pakistan) fait figure d'exception. C'est son père qui découvre son talent et l'encourage ; elle se forme auprès du maître Ustad Salamat Ali Khan. Dès l'âge de 20 ans, elle a acquis une célébrité qui fait taire les puristes. Comme souvent, c'est sa voix qui lui permet de s'imposer en tant que femme, dans un monde d'hommes, relativement prêt à reconnaître les qualités si elles manifestent un lien particulier avec le divin.Abida Parveen est aujourd'hui fameuse dans le monde entier et reconnue comme l'une des plus grandes interprètes de chants dévotionnels, récompensée par de nombreux prix. Son mariage avec un producteur de Radio Pakistan n'a fait que conforter sa renommée.Abida Parveen enflamme littéralement les foules, comme on a pu le voir, au printemps 2007, à la Cité de la Musique à Paris. Assise sur son tapis, au milieu de ses musiciens à l'harmonium portatif, au tabla (tambour à deux fûts) et au tambour dholak (tambour à deux faces, présent dans la musique populaire indienne), elle harangue le Seigneur comme pas une et communique son enthousiasme de façon extrêmement convaincante.Le répertoire d'Abida Parveen se compose de poèmes soufis de la tradition Chishtiyya, basée sur la répétition du nom du Prophète. Ses concerts débutent toujours par un qal (profession de foi). Elle interprète aussi bien des ghazal, forme poétique iranienne à l'origine (XIIIè siècle) ou des kâfi, poèmes d'amour mystiques empruntant leurs images aux romances populaires, propres au Sindh.
| Genre | Femme |
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