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Au début, commence un gentil film de vacances sous forme de journal intime. Kym arpente avec son sac à dos les ruelles d’un village bosniaque traversé par une jolie rivière au paisible clapotis. Rien à signaler, si ce n’est un drôle de silence, presque assourdissant, et uniquement des hommes dans la rue. Une page Wikipedia plus tard, le film bascule dans l’horreur : Višegrad a été le théâtre de crimes de guerre abominables mais aucun mémorial n’est là pour en témoigner. Les pierres commencent alors à parler, le cours d’eau se remet à saigner, les draps de l’hôtel concentrationnaire transformé en spa relâchent les cris étouffés. Tout ça sans aucun effet spécial, par la seule force de suggestion d’un film construit sur un cimetière d’effroi.
Toutes les critiques de Les Femmes de Visegrad
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Jasmila Zbanic, poursuit son travail sur la violence de l’amnésie et le viol comme arme systématique, entamé avec «Sarajevo, mon amour». Kym Vercoe y joue son propre rôle dans un film qui reconstitue sa propre enquête. Une mise en abyme étonnante.
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Les Femmes de Visegrad, c'est un devoir de mémoire tranchant et une initiative prenant un terrain glissant mais incroyablement nécessaire.
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Une sorte de mémorial, impressionnant et pudique, aux victimes de l'ombre. Dans ces beaux paysages, les horreurs passées sont ensevelies dans le silence et la nuit menaçante.
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Les femmes de Višegrad est le fruit de la rencontre d’une cinéaste bosniaque, Jasmila Žbanić, et d’une actrice et écrivaine australienne, Kym Vercoe. Un film bouleversant, courageux et salutaire.
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Sans effet, filmé comme des souvenirs de vacances, le récit de la réalisatrice nous fait basculer dans l’effroi et l’hiver, face à ceux qui ne veulent surtout pas se souvenir.
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Un film sobre, forcément utile pour lutter contre l'oubli et la barbarie.
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Aussi courageux soit-il, le film creuse à ses risques et périls le sillon de la déflation, de l'intimité et de la modestie.
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Comment filmer l'indicible ? A ces douloureuses questions, la réalisatrice bosniaque Jasmila Žbanic apporte une réponse pudique, presque trop théorique, en recréant les pérégrinations balkaniques de l'artiste australienne Kym Vercoe.
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Voilà ce que Žbanić réussit le mieux, honnêtement et sans forcer : un thriller tendu quasi exclusivement sur ce hors-champ têtu à l’épreuve de faits encore plus têtus.
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A trop se défier des artifices, des effets dramatiques, la mise en scène, plate et littérale, échoue à restituer une dimension spirituelle à son sujet. L'évocation de ce drame n'exigeait pas un tel emballage de vide.